Perpignan
Montlouis
Association BAGHEERA
Région 6
Auvergne Rône Alpes
Collioure
Le Bureau
- Délégué Régional : Daniel DESGEORGES
- Secrétaire Régional : Robert MOLINA
- Trésorier Régional : Jean-Pierre THERVILLE.
VOYAGE CHEZ LES MAQUISARDS
Du 6 juillet 2024
C ’est dès 7 heures du matin que nous nous sommes retrouvés sur le parking du car qui devait nous em-mener à Saint Agnan en Vercors, but de notre voyage.
Autoroute vers Grenoble, puis direction Villard-de-Lans, là un arrêt avait été organisé, pour une petite collation au bar Saint-Michel, le bien nommé. Cette pose terminée, nous reprenons la route en direction de la forêt "Le Bois Barbu", ou il y eut de violents combats du maquis face aux Allemands en juillet 1944. Puis toujours sur notre trajet, nous passons près du village martyr de Valchevière qui fut rasé pendant cette période par les troupes alle-mandes, et où il ne reste que la chapelle.
Nous continuons sur la combe d’Herbouilly, lieu de parachutage de matériel à destination du maquis, descente sur Saint Martin en Vercors, direction Saint Agnan en Vercors, commune au se trouve la stèle, ou devait se dérouler la cérémonie, en cours de route nous passons à proximité de la grotte de la Luire, qui servit d’hôpital de campagne du maquis, ainsi que devant la maison, qui servait de P.C radio au maquis.
Puis nous rejoignîmes la stèle du Pont des Oules, endroit ou furent fusillé les maquisards, et but de notre voyage.
Après cette émouvante cérémonie, nous nous dirigeons vers le restaurant Le Tétras Lyre à Vassieux-en-Vercors, endroit où il y a une nécropole, et un musée du maquis.
Le repas terminé, nous nous dirigeons vers Saint-Antoine l’Abbaye en passant par le col de la Machine et Saint-Nazaire-en-Royans.
Saint Antoine, l’Abbaye, est un petit village médiéval avec son abbaye, le début de sa construction débuta en 1280, elle évolua pendant 200 ans, elle devint une grande église en 1337, puis les travaux reprirent en 1389 jusqu'en 1438 pour devenir une grande église de type Gothique.
Nous avons pu apprécier les petits commerces qui ven-dent de l’artisanat local.
Après ce tourisme patriotique, ce fut le retour sur Lyon, ou l’on se sépara, heureux de cette journée du souvenir.
Avenir Light is a clean and stylish font favored by designers. It's easy on the eyes and a great go-to font for titles, paragraphs & more.
Le massacre de la grotte de la Luire
(1944)
Durant la Seconde Guerre mondiale, le porche de la grotte de la Luire, devenu hôpital de fortune pour la résistance, est le lieu d’un massacre perpétré par les Nazis.
Un hôpital en sursis
Située dans le massif du Vercors, dans le département de la Drôme (région Auvergne-Rhône-Alpes), la grotte de la Luire est un rempart naturel contre la pluie, le froid, mais, dans les années 1940, elle va se trouver au centre d’une vaste zone de résistance : le maquis du Vercors. Le mot maquis vient de l’expression corse « prendre le maquis » et désigne le fait de se réfugier dans un lieu hostile, pour s’y cacher d’ennemis ou organiser une résistance armée.
L’épisode prend place en 1944, alors que l’hôpital Saint-Martin-en-Vercors doit faire face à un afflux de blessés, lui qui ne dispose que d’une soixante de lits. Une question épineuse se pose alors : faut-il fuir ou rester sur place, les hôpitaux devant théoriquement être épargnés par les conflits ? Devant l’avancée des troupes nazies, décision est finalement prise de déplacer l’hôpital.
Pourquoi avoir fait ce choix ? Il faut savoir, qu’à l’époque, l’essentiel des blessés se compose de maquisards et de résistants. L’équipe médicale craint donc que les Nazis ne massacrent tout le monde, en guise de représailles, comme ils l’ont déjà fait dans les communes alentour, n’hésitant pas à torturer les civils qu’ils soupçonnent d’ai-der le réseau de résistance.
Le 21 juillet 1944, le corps médical et les 122 blessés de Saint-Martin quittent les lieux, en direction de Die. Arrivés sur place, on les informe que les troupes nazies sont aux portes de la ville. Si quelques blessés restent à Die, le gros du groupe fait demi-tour.
C’est sur proposition du docteur Fisher, 32 ans, qui avait repéré les lieux la veille, que l’on va installer un camp de fortune sous le porche de la grotte de la Luire.
L’installation d’un hôpital de fortune sur le porche de la grotte de la Luire n’est pas simple. Il fait nuit, le sentier menant jusqu’à la grotte n’est pas dégagé et il faut installer une centaine d’individus sur le sol pierreux. Par précaution, on plante un drapeau de la Croix-Rouge à l’entrée, en référence à la convention de Genève de 1864, instaurant les hôpitaux militaires comme neutres et protégeant les blessés de guerre.
Une fois à l’aise, l’équipe médicale se fixe deux missions principales : soigner les blessés et assurer le ravitaillement. La température de la grotte permet de stocker les médica-ments et la nourriture, cette dernière se réduisant assez vite à des flocons d’avoine et à du lait de poule (un mélange de jaune d’oeuf, de lait et de sucre). Il faut toutefois faire attention aux éboulis, l’humidité provoquant des chutes de pierres.
Le massacre par les Nazis
Tout bascule le 27 juillet 1944 vers 17h, quand un sous-officier SS mène ses soldats à la grotte. Si certains par-viennent à fuir ou à détruire des preuves compromettantes (Anita Winter aurait mangé son brassard de résistante), la plupart sont faits prisonniers et séparés en deux groupes.
Le premier groupe, composé de l’équipe médicale, du père Yves de Montcheuil et des 25 blessés légers, est emmené à Rousset. Les 25 blessés seront exécutés dans la soirée. Le second groupe, regroupant tous les blessés lourds, doit être mené vers un hôpital militaire mais, Anita Winter en sera la témoin, c’est sur leurs brancards, sans défense, que les 13 blessés seront mis à mort.
La majorité des survivants de la grotte de la Luire sera exécutée dans les semaines suivantes, par la Gestapo de Grenoble.
Allocution du Colonel André MUDLER Président de la F.A.R.A.C
CEREMONIE DE LA STELE DU PONT DES OULES
Organisée par l'association des amis du monument de la
Résistance du Vercors le 06 juillet 2024
Le 28 juillet 1944 s'est déroulé ici même un crime de guerre perpétré par l'Allemagne nazie, une exécution sauvage de maquisards blessés.
C'était il y a 80 ans. Cet acte barbare doit rester gravé dans nos mémoires, afin que les générations futures sachent jusqu'où peut aller la folie des hommes.
En voici le récit, témoignage de cette tragédie.
A mi-juillet 1944, près de 4 000 Résistants occupent le plateau du Vercors.
Le 21, craignant l'aménagement d'une piste d'atterrissage à proximité de Vassieux, le commandement allemand lance l'opération Bettina destinée à éradiquer la Résistance armée.
12 000 hommes encerclent le massif. Parmi eux, deux bataillons de la 157e division de réserve
de la Wehrmacht spécialisée dans les actions contre les maquis, quatre bataillons de chasseurs
de montagne, trois bataillons de volontaires russes, ukrainiens et caucasiens, ainsi que 200 parachutistes déposés à Vassieux par des planeurs d'assaut qui avaient décollé de l'aérodrome de Lyon-Bron.
Dès le 23 juillet, les combats, violents et inégaux, contraignent François Huet, chef militaire du maquis, à donner l'ordre de dispersion. Dans l'impossibilité d'évacuer les blessés soignés à l'hôpital de fortune de Saint-Martin-en-Vercors, décision est prise de mettre à l'abri 45 blessés jugés intransportables, ainsi que le personnel soignant, dans la grotte de la Luire située un peu plus au sud, sur le territoire de la commune de Saint-Agnan-en-Vercors. Par précaution, un drapeau de la Croix-Rouge est planté à l'entrée, en référence à la convention de Genève protégeant les blessés de guerre.
Le 27 juillet, vers 16 heures, des soldats allemands découvrent la grotte. La plupart des occupants sont faits prisonniers et séparés en deux groupes. Le premier groupe rassemble 14 blessés lourds. Ils seront froidement mis à mort sur leur brancard en contrebas de la grotte Le second groupe, composé de 25 blessés légers, prend la direction du hameau de Rousset. En cours de route, l'un d'eux, originaire du Maroc, injurie un officier allemand, le traitant de « sale boche ». Il est aussitôt assommé à coups de crosse et pendu.
Après avoir passé la nuit dans une ferme abandonnée, les blessés sont dirigés vers le pont des Oules. Se produit alors l'innommable. Sept d'entre eux sont contraints de creuser leur propre tombe, avant d'être sauvagement achevés.
Acte de barbarie, crime contre l'humanité, indicible sauvagerie, il n'y a pas de mots assez forts pour traduire le comportement de ces bourreaux.
A l'initiative de l'association des amis du Monument de la Résistance du Vercors, nous sommes réunis aujourd'hui pour honorer la mémoire de huit d'entre eux, morts pour la France ici même sur la commune de Saint-Agnan-en-Vercors.
Cette stèle, érigée et financée par Joseph La Picirella, rescapé des combats du Vercors, et fondateur du musée de la Résistance de Vassieux, symbolise l'esprit de résistance qui régnait alors sur ce plateau.
L'épopée tragique du Vercors doit nous rappeler que la paix et la liberté sont des biens précieux, toujours remis en question. Le conflit ukrainien en est une preuve. C'est pourquoi il nous appartient de transmettre aux jeunes générations cet esprit de résilience qui a permis à la France de retrouver son honneur, sa dignité. A l'heure où notre pays traverse une crise sans précédent, où notre démocratie est mise à mal, soyons vigilants, soyons clairvoyants, soyons cette « armée des Ombres » qui conduit à la victoire.
André Mudler
Les chants du crépuscule ( Recueil )
Ceux qui sont morts pieusement pour la patrie
Ont droit qu’à leur cercueil la foule vienne et prie.
Entre les plus beau noms leur nom est le plus beau.
Toute gloire près d’eux passe et tombe éphémère;
Et, comme errait une mère,
La voix d’un peuple entier les berce en leur tombeau !
Gloire à notre France éternelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
Aux martyrs ! Aux vaillants ! Aux forts !
À ceux qu’enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple,
Et qui mourront comme ils sont morts !
C’est pour ces morts, dont l’ombre est ici bienvenue,
Que le haut Panthéon élève das la nue,
Au-dessus de Paris, la ville aux mille tours,
La reine de nos Tyrs et de nos Babylones,
Cette couronne de colonnes
Que le soleil levant redore tous les jours !
Gloire à notre France éternelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
Aux martyrs ! Aux vaillants ! Aux forts !
À ceux qu’enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple,
Et qui mourront comme ils sont morts
Ainsi, quand de tels morts sont couchés dans la tombe,
En vain l’oubli, nuit sombre où va tout ce qui tombe,
Passe sur leur sépulcre où nous nous inclinons ;
Chaque jour , pour eux seuls se levant plus fidèle,
La gloire, aube toujours nouvelle,
Fait luire leur mémoire et redore leurs noms !
Gloire à notre France éternelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
Aux martyrs ! Aux vaillants ! Aux forts !
À ceux qu’enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple,
Et qui mourront comme ils sont morts
Victor HUGO (1802 - 1885)
Le G.C.M.A
Groupement de Commandos Mixtes Aéroportés
Les effectifs sont constitués d'autochtones indochinois (partisans hmongs, méos, thaïs et laotiens pour la plupart) et les cadres européens proviennent principalement des unités parachutistes et notamment
du 11ème Choc. À l'issue de nombreuses opérations plusieurs chefs d'unités constatent l'inadaptation des troupes de l'Union française au combat dans la Haute-Région d'Indochine.
A l’origine.... Largué le 10 novembre 1950 sur Lao Kay, avec le 10ème Bataillon colonial de commandos parachutistes (BCCP) du capitaine Bazin, le sergent Bonardi avait une double mission. Il devait d’abord faire diversion pour permettre aux tabors marocains du colonel Costes d’échapper à l’encerclement dont ils étaient menacés. En outre, il devait ramener à bon port les paras chargés de la diversion, sachant qu’ils allaient être acculés à la frontière chinoise par le Viet-Minh et que, de l’autre côté, ils étaient attendus par les troupes chinoises. Les tabors marocains ayant pu échapper in extremis à l’encerclement, Bonardi put, grâce à la complicité d’un chef de guerre de la tribu Mans, Cho Quan Lô, mener à bien la deuxième partie de sa mission. Cho Quan Lô, avec des lingots d’argent fournis par le SDECE, acheta le général Tchong, communiste opportuniste que Mao Tsé Toung était sur le point de remplacer et dont les hommes faisaient face aux paras de Bazin. Pendant que Tchong attaquait son « remplaçant », venu à sa rencontre, le 10ème BCCP évacua la ville de Hoang Su Phy à l’intérieur de laquelle ils s’étaient repliés, en franchissant la frontière au nez et à la barbe du VietMinh. Lorsque les troupes vietnamiennes pénétrèrent dans la ville, elles ne trouvèrent personne. Décontenancées, elles relâchèrent leur emprise sur la frontière, ce qui permit aux paras de revenir discrètement par le chemin des écoliers et de rejoindre les Mans de Cho Quan Lô dans leur repaire. Après s’être fait oublier pendant Le Groupement de commandos mixtes aéroportés (1951-1953) (c) Marine nationale-Vincent Maupile Le Groupement de comman- dos mixtes aéroportés (GCMA), a été créé le 17 avril 1951 pendant la guerre d'Indochine par l'état-major du général de Lattre, en accord avec le Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE) sur la base des propositions du capitaine Déodat du Puy- Montbrun. Plusieurs semaines dans la jungle, les Français purent rejoindre leur base, avec la complicité des monta- gnards. Cet épisode rocambolesque a inspiré le Haut Commandement français. Ainsi, afin de mieux contrer le VietMinh, en face duquel les unités classiques se sont avérées inefficaces, certains officiers proposent de leur opposer une contre-guérilla. En la développant à grande échelle au sein de différents maquis, le GCMA saura mettre en application ce principe de base, consistant à utiliser les montagnards dans leur milieu traditionnel. Il leur donnera les moyens de mettre en valeur leurs capacités propres : rusticité, endurance, souplesse, instinct de chasseur et, par-dessus tout, parfaite connaissance du milieu naturel. Une unité novatrice Le 7 avril 1951, le général de Lattre de Tassigny, haut-commissaire et commandant en chef de l’armée française en Indochine, signe la décision 174 : « En accord avec la direction générale du SDECE de la présidence du Conseil, et par analogie avec l’organisation métropolitaine, un «service action» est créé à compter du 10 avril 1951 et intégré aux services déjà existants du SDECE en Indochine. Le service action est à l’entière dis- position du commandant en chef.» Le commandant Henri Fille-Lambie, chef du service action du SDECE en métropole, rejoint l’Indochine pour mettre en place cette nouvelle structure. Une unité, chargée d’exécuter les opérations montées par le service action local, est constituée sous le nom de Groupement de commandos mixtes aéroportés. En 1952, le GCMA évoque la nécessité de « créer en zone d'occupation Viêt-Minh une organisation qui nous en permette le contrôle ». Il s'agit donc d'utiliser l'opposition traditionnelle existant entre les peuples de la Haute-Région et les Vietnamiens de la plaine. Cependant, le GCMA rencontre de nombreuses difficultés à mettre en place ses commandos : hostilité de la hiérarchie militaire à des activités guerrières non orthodoxes ; pénurie de cadres connaissant les particularités des multiples ethnies peuplant l'Indochine. Face à ces handicaps, ce sont souvent des sous-officiers aventureux et courageux qui organiseront et prendront en charge les opérations de leur commando de plusieurs centaines de partisans, mission initialement dévolue à des officiers supérieurs. Rattaché aux troupes aéroportées, le GCMA, placé sous les ordres du lieutenant-colonel Grall, dépend officiellement, pour l'emploi du commandant en chef. Mais officieuse- ment, il est sous les ordres du SDECE, confié au général Gracieux, qui connaît parfaitement l'Indochine et ses différentes ethnies. Le GCMA actionne le centre de Ty Wan, près du cap Saint-Jacques, mis en place par le capitaine Erouart du 11ème Choc destiné à la formation des cadres autochtones et deux sections opérationnelles aéro- portées, l'une Sud à Saïgon avec antennes à Tourane et Vientiane, l'autre Nord à Hanoï. Les Américains entretiennent auprès du GCMA une mission de liaison qui fournit un important appui matériel et financier. Le Groupement a également des relations étroites avec les SAS britanniques en Malaisie. Il forme des « pathfinders », éclaireurs chargés de délimiter les zones de largage pour les éléments parachutistes lors de leurs interventions. Et pourtant... Mal utilisées lors du siège de DienBien-Phu, ces unités ne purent retourner la situation. En effet, le commandement avait été averti à temps par le SDECE des préparatifs de l’investissement du camp retranché par le VietMinh, mais n’en avait pas tenu compte. Les accords de Genève (21 juillet 1954) mirent un terme à leur activité.
Bertrand Rouvillois, Docteur en Histoire,